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L'EXCLUSION English version Page 1 > Page 2
   
Le Fil qui nous Tient...


Des paillettes à la poussière, il n'y a que l'illusion d'un voile de lumière devant les ténèbres.

La vie de chacun d'entre nous peut basculer d'un moment à l'autre ou sous un angle différent, c'est celle d'un proche qui est potentiellement menacée.
Qui peut dire "cela ne m'arrivera jamais" ?
La dépression est un mal qui conduit les gens à accomplir des actes insensés dans la spirale du désespoir! La perte brutale d'un conjoint, l'annonce fracassante d'un divorce, un licenciement, la suppression d'indemnités de chômage... La liste est longue et la façon d'appréhender la violence de la nouvelle dans un contexte difficile ou tendu est complexe. Nos caractères, nos conditionnements, nos gènes ne se ressemblent pas ou peu, c'est une évidence qui échappe à la plupart d'entre nous. La tolérance, cette belle qualité qui résulte de la compréhension de notre différence fait défaut à nombre de "juges" qui peut-être un jour allongeront la liste de cette souffrance qui jalonne les rues!

Cependant ce grand mal entraîne avec lui des conséquences qui aggravent la situation des personnes en détresse. L'absence de recul sur leur état de santé les empêche de prendre conscience de la maladie et de fait, consulter rapidement un médecin.

Le paradoxe c'est qu'en même temps l'alcoolisme soulage momentanément leur peine et leur stress. La dégringolade du simple verre à la bouteille fait qu'un beau jour il ou elle ne retrouve plus "le chemin de la maison". C'est le début de l'errance mais aussi le premier pas vers l'exclusion. Quelques personnes dont la famille est suffisamment attentive et patiente sont épaulées dans leur réinsertion. Quant à celles qui n'ont pas ce secours précieux finissent par sombrer dans l'oubli d'une vie prometteuse ou du moins normale.

Ne délaissons pas l'indigent qui par dépit fait le choix de descendre dans la rue pour ne plus avoir à lutter contre la mécanique économique de la société. Tout comme il est important de rappeler que des familles entières sont acculées à la banqueroute et mises à la porte de leur logement.

La dépression est probablement une affection commune dans le milieu de l'exclusion, mais seule elle n'explique pas comment des jeunes se laissent prendre. La pauvreté, l'indifférence des parents, la difficulté d'adaptation des garçons et des filles issus d'un foyer de la DDASS ou placés dans une famille d'accueil, l'incompréhension après un divorce et l'incompatibilité d'humeur qui s'installe entre beaux-parents et enfants poussent l'adolescent à quitter son domicile. Quelques fois en proie aux drogues dures ou douces et soumis à l'influence d'un noyau de petite délinquance, certains pris dans les filets de la justice sont désavoués par leur famille et rejetés dans l'arène. C'est donc par l'affranchissement prématuré et spontané de leurs parents que s'amorce la descente aux enfers. Un acte parfois irréfléchi, lourd de conséquences pour la jeunesse qui défie la société afin d'obtenir une liberté durement assumée.

Enfin, la rue est autant un lieu d'asile pour les étrangers titulaires d'un permis de travail et en situation de grande précarité que pour ceux entrés clandestinement en France ou arrivés au terme de leur droit de séjour désireux de rester sur le sol français.

Au mois de janvier 2001, ils représentaient plus de 29% de la population des SDF, un pourcentage quatre fois supérieur à celui pris sur l'ensemble de la population française.

Toutes ces personnes se retrouvent dans la rue, sous les ponts, dans des squats, des cabanes, des caravanes, des tentes... Et sont en grande partie usagers des services d'aide tels que les repas chauds, les hébergements et l'aide médicalisée.

Le reflet que nous avons d'eux est celui de nos peurs plus que celui de nos peines. Donnons des yeux à notre Cœur afin qu'il s'ouvre à la Compassion.


© Alain Hodot
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