--------------Fès,
La Belle...
Tu m'apparus soudain dans le jour finissant
Forteresse alanguie aux murailles de sable
Un marchand harassé sur son âne indolent
Me guida dans l'espoir d'une porte improbable
Des mendiants en guenilles, comme une haie d'honneur
Tendaient leurs mains vers nous, manne providentielle
Une clameur enflait ruelle après ruelle
Des musiciens berbères faisaient battre ton cœur
Derrière
les lourdes portes et le moucharabiehs
Bercées par le murmure bienveillant des fontaines
Dormaient tant de princesses de jade et d'or parées
Je devinais leurs rêves m'éloignant à grand'
peine
Dans tes entrailles vides encore chaudes du jour
Je m'enfonçais enfin avec sensualité
L'odeur âcre des bêtes dans les arrière-cours
Se mêlait à la menthe et la fleur d'oranger
Pour l'heure,
je peux rêver de mille caravanes
Aux chargements pesant d'or et de tourmaline
Enivré et fourbu, j'attends serein et calme
Que vienne avec le jour, le chant du muezzin
© Lionel Hodot